Memes et culture participative :
Reprise, réplication, résistance.
Durant ce cours nous allons regarder le meme comme un objet central de la culture participative en contexte socio-numérique, émulant la personnalisation et la diffusion de contenus souvent tirés de productions audio-visuelles existantes (reprise) - ces contenus adoptent ainsi des formes et des postures ayant des impacts variés sur les identités individuelles et collectives et les modes d'interlocution (réplication) ainsi que sur la participation politique, la délimitation de la sphère privée et de la sphère publique, et les jeux de savoir/pouvoir (résistance).
Les memes offrent aussi une esthétique particulière - simple et synthétique, pop et personnelle, drôle et mélancolique - et par elle, ils dessinent une technologie de l'engagement sensori-cognitif et de la participation qu'il conviendra de distinguer des autres contenus (photographiques notamment) et des autres phénomènes numériques (la viralité notamment) en les inscrivant dans une tradition propre (pop-art, dadaïsme, culture jamming etc) .
Le meme, et plus largement la culture appropriative dans un contexte d'économie de plate-forme, engage une nouvelle configuration anthropologique, redimensionnant notre rapport à l'intime, à l'altérité, et au monde. Cette mise en cognition généralisée par les plate-formes contributives insère alors le meme dans un ensemble de problématiques plus générales dont le meme est à la fois le phénomène mineur et central. Deux problématiques vont nous intéresser le plus : celle de la gouvernementalité algorithmique et de son impact sur la cognition humain et celle de la planétarité des enjeux liés à l'écologie, l'extraction et l'inégale distribution des ressources nécessaires à la culture participative et à la création des memes.